Mes expériences en tant que femme dans le domaine des technologies

La Journée internationale des femmes est célébrée le 8 mars partout dans le monde pour souligner le courage, les réalisations et les combats des femmes. Cette journée m’amène à réfléchir à mes expériences et à les partager, surtout celles en tant que femme dans le domaine des technologies.

Je suis Chanpreet Kaur, spécialiste en solutions infonuagiques dans l’équipe de services-conseils et services professionnels de CloudOps. Je possède un baccalauréat en électronique et communication, une maîtrise en génie électrique et informatique et j’ai amorcé ma carrière du côté des infrastructures des TI. J’ai acquis de l’expérience dans l’exercice de plusieurs fonctions, mais j’ai toujours travaillé dans des domaines à forte prédominance masculine.

La discrimination contre les femmes n’est plus aussi répandue qu’elle l’était, mais elle existe encore, et ses effets dévastateurs aussi. Mon expérience face au harcèlement me l’a confirmé.

Je travaille au sein de CloudOps depuis un peu plus d’un an. Avant cela, j’ai travaillé pour le compte d’une très grande entreprise et j’étais la seule femme dans l’équipe. Mon directeur et mes collègues respectaient mes compétences, à l’exception de cette personne qui dès le début, se faisait un plaisir de me rabaisser. Il a exprimé très clairement que je ne méritais pas ce poste et que j’avais été embauchée seulement parce que je suis une femme.

Malheureusement, cet homme était un expert Linux, et j’ai souvent été contrainte de lui demander de l’aide lorsque j’étais coincée. Il se moquait inévitablement de moi parce que je n’avais pas la réponse. « As-tu fait tes recherches comme il faut? Tu n’as rien appris? Tu poses encore des questions? As-tu réussi une tâche technique à date?

Dès mon arrivée chez CloudOps, le fait d'être une femme n’a jamais été soulevé dans le contexte de mon travail. Si j’ai besoin d’aide, personne ne me fait sentir que j’ai besoin d’aide parce que je suis une femme. Le genre ne devrait jamais être un problème sur les lieux de travail, les aptitudes et les compétences devraient être le centre d’attention.

Marquée par mes expériences antérieures, la première question que j’ai posée durant mon entrevue pour mon poste actuel a porté sur la présence de femmes dans l’équipe. Will, directeur des techniques informatiques, a mentionné que peu de femmes présentent leur candidature.

Il est vrai que les hommes sont plus nombreux que les femmes à graviter autour des postes techniques, et c’est particulièrement vrai en ce qui concerne les infrastructures. Quelques femmes occupent des postes en développement de logiciels, et encore moins dans les infrastructures puisque ce domaine était traditionnellement beaucoup plus mécanique et robuste. À mesure que l’infrastructure-code gagnera en popularité, je m’attends à voir plus de femmes faire leur entrée dans le domaine.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi on retrouve peu de femmes en technologie. Premièrement, moins de femmes s’engagent dans le domaine au départ, et on le voit surtout dans les pays en développement où souvent, les filles n’ont pas un accès égal à l’éducation. Et lorsqu’elles peuvent s’instruire, les matières STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) ne sont pas toujours offertes. Lorsque j’ai entrepris mes études en ingénierie à l’université, les femmes ne représentaient que 10 à 15 % des étudiants dans mon programme.

Deuxièmement, la route des femmes en technologie est parsemée de défis, et les garder là est encore plus difficile. Les femmes délaissent souvent leur carrière dans les domaines STEM après quelques années, surtout si elles ont des enfants. La garde d’enfants revient souvent à la mère, et plusieurs sont d’avis que le travail impose trop de pression à ce stade-là. Certaines femmes ne sont pas suffisamment soutenues par leur famille, et les maris n’apportent pas leur aide dans toutes les communautés.

Les femmes sont élevées pour être gentilles, et lorsque nous percevons que l’intention est bonne, nous essayons de nous adapter. La plupart du temps, les gens ne sont pas conscients que ce qu’ils font est discriminatoire et ils ne sont pas mal intentionnés. Lorsque vous êtes témoin d’un comportement hors de l’ordinaire, dénoncez-le. Il m’a fallu plus d’un an pour le faire, et une fois que je l’ai fait, mon directeur et mon équipe m’ont soutenue. Le simple fait d’en parler peut suffire à changer la perception, et à améliorer notre propre développement.

Que peut-on faire? Avant tout, il faut sensibiliser les hommes. Ils doivent accepter de travailler avec des femmes dans leur équipe et les accueillir. Les gestionnaires doivent soutenir et encourager les femmes de tous les pays et de toutes les races à présenter leur candidature pour des emplois dans leurs organisations. Je suis heureuse de l’excellent travail de CloudOps à cet effet.

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